Les matériaux
piézoélectriques ont la particularité
de transformer une énergie électrique en énergie
mécanique, et inversement. On peut ainsi produire et
détecter ces déformations mécaniques
particulières que sont les ondes sonores (microphones,
échographie, sonar), mais aussi transformer un choc
en une décharge électrique intense (allume-gaz,
briquet).
Amortir
les vibrations :
Les pistes
d'application du phénomène de piézoélectricité
sont nombreuses. Le LGEF (Laboratoire de Génie Electrique
et Ferroélectricité) de l'INSA de Lyon travaille
particulière sur l'une d'entre elles : celle de l'amortissement.
Il y a
un an, il mettait au point une technique originale de contrôle
des vibrations qui a fait l'objet d'un dépôt
de brevet. Baptisée SSD (Synchronized Switched Damping),
elle permet, à l'aide d'un insert piézoélectrique
et d'un traitement non linéaire de la tension de ce
dernier, de créer un fort amortissement des vibrations
de structures.
Depuis, le laboratoire a amélioré le procédé.
4 dépôts de brevet sont en cours. Un des enjeux
était de miniaturiser le système qui utilise
des composants électroniques simples. Le système
fonctionne désormais de façon autonome et a
la taille d'un "patch". De plus, le laboratoire
utilise, pour certaines de ses recherches, les fibres PZT
qui ont l'avantage de pouvoir être utilisées,
une fois enrobées dans une matrice polymère,
sous forme de fines plaques et sur de grandes surfaces. Cette
utilisation des fibres PZT devrait favoriser une application
industrielle rapide.
L'avantage
de cette technique repose aussi sur sa capacité à
réduire le niveau de pression acoustique audible par
l'oreille humaine, donc à améliorer le confort
acoustique. Des applications sont donc envisagées dans
l'industrie automobile (réduction des bruits de structure),
dans l'industrie aéronautique (réduction des
vibrations de la carlingue d'une avion), dans l'industrie
de l'électroménager (lave-linges plus silencieux)...
Récupérer
de l'énergie électrique :
Convertir
une énergie mécanique en une énergie
électrique est un autre enjeu d'application de la piézoélectricité.
Le LGEF travaille ainsi sur la récupération
d'énergie, avec de nombreuses applications potentielles
à la clé :
- auto-alimentation de capteurs, notamment pour les "capteurs
oubliés" largement utilisés dans l'industrie
;
-
conception d'appareils domotiques sans pile (par exemple de
télécommandes HIFI ou TV qui utilisent un faible
courant induit) pour répondre aux soucis de préservation
de l'environnement et d'amélioration de l'ergonomie
des produits.
Mono-cristaux
piézoélectriques, 1 million d'euros investis
pour leur étude
10
jours sont nécessaires pour réaliser ces
mono-cristaux avec une température du four à
1 400° (précision du four : 0,01°).
|
|
Par
ailleurs, le LGEF dispose d'une équipe de recherche
entièrement dédiée à la connaissance,
à la caractérisation et à la fabrication
de matériaux piézoélectriques. Récemment
le laboratoire s'est équipé d'un four et
d'outils de caractérisation physico-chimique pour
l'étude des mono-cristaux piézoélectriques.
Un investissement d'un million d'euros au total pour réaliser
des recherches de pointe sur ce nouveau matériau
qui augmente d'un facteur 10, l'activité piézoélectrique,
par rapport aux matériaux céramiques utilisés
aujourd'hui. |
|