Depuis
leur découverte en 1991, les nanotubes de carbone font
l'objet d'un véritable engouement avec une compétitivité
intense des laboratoires de recherche au niveau mondial. Les
applications potentielles sont nombreuses : dans l'électronique
pour répondre à une logique incessante de miniaturisation,
dans le domaine de l'automobile, de l'aéronautique,
de l'écologie, du médical
(délivrance ciblée de médicaments...),
etc.
Un
des domaines d'application immédiats est certainement
celui des écrans plats, qui utilise les caractéristiques
d'émission de champ des nanotubes de carbone. Le
principe est le suivant : les nanotubes de carbone fonctionnent
comme "des paratonnerres inversés". Au lieu
d'attirer les charges électriques, leur pointe éjecte
les électrons à l'extérieur. Dans le
cas des écrans plats, ces électrons vont venir
frapper une surface recouverte de pastilles de phosphore qui
excitées, se mettent à scintiller. Samsung a
ouvert la voie avec la réalisation d'un 1er prototype
d'écran plat composé de nanotubes de carbone,
mais de nombreux autres groupes sont sur les rangs ... car
les nanotubes de carbone ont pour avantages leur faible consommation
d'énergie et leur faible coût.
Dans ce domaine, avant de penser à une utilisation
industrielle des nanotubes de carbone, des problèmes
restent à résoudre : fabrication de nanotubes
uniformes, stabilité du courant induit et augmentation
de la durée de vie de ces nanotubes.
Les travaux menés au DPM ont permis la découverte
de nouvelles propriétés spécifiques aux
nanotubes de carbone qui donnent des clés quant à
une utilisation industrielle de ce nouveau matériau,
en particulier dans le domaine des écrans plats.
Les résultats en bref :
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Les
nanotubes de carbone émettent de la lumière
à partir de
1 600 ° K et se transforment en "nanoampoules"...
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Pour
la 1ère fois, à l'aide d'un microscope
à émission de champ, ont été
analysées les relations entre la résistance
du nanotube de carbone, sa température et le
courant induit qui le traverse.
1er
constat : les nanotubes de carbone fonctionnent comme
des sources nanométriques de lumière.
Soumis à un courant, le nanotube de carbone
chauffe par effet Joule. Des températures jusqu'à
2000° K ont été mesurées à
l'extrémité du nanotube, "qui brille
par incandescence comme une nanoampoule".
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2ième
constat : "Chauffer" les nanotubes de carbone
améliore leurs propriétés d'émission
et détermine le courant maximal extractible, des éléments
essentiels pour la réalisation d'écrans plats
de qualité.
La réalisation d'un traitement thermique local sous
certaines conditions permet de "nettoyer" la surface
des nanotubes, et de garantir un courant induit d'une grande
stabilité, et ce sans risque de dommage pour d'autres
composants.
De plus, les
mesures effectuées par les chercheurs du DPM montrent
que le choix d'une température adéquate favorise
un allongement de la durée de vie des nanotubes de
carbone.
Les perspectives :
Ces travaux
réalisés sur des nanotubes de carbone multiparois
ouvrent la porte d'autres champs d'investigations pour l'équipe
du DPM : celui des nanotubes de carbone monoparois,
idéaux de par leur pureté pour aboutir à
une modélisation des phénomènes, mais
aussi celui des nanofils, enjeux de nombreuses autres
applications industrielles. Autre perspective : étudier
les paramètres instrinsèques des nanotubes de
carbone (conductivité électrique, conductivité
thermique, raideur mécanique, émission photonique)
à l'aide de la méthodologie développée
par le DPM dans le domaine de l'émission de champ.
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