A noter :
  Les principaux acteurs :
CNRS
ESCPE Lyon
INSA de Lyon
Université Claude Bernard Lyon 1
 

Principales compétences :
Alliages métalliques,
Polymères,
Céramiques techniques,
Matériaux composites
Multimatériaux,
Matériaux de construction,
Mousses,
Matériaux pour l'optique,
Lasers,
Matériaux pour l'électronique,
Matériaux piézo-électriques
Matériaux multi-fonctionnels,
Nano-matériaux,
Nanotechnologies,
Matériaux intelligents,
Biomatériaux,...


 

 

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Dans le domaine de l'industrie des matériaux, l'activité de la Région Rhône-Alpes est extrêmement importante. Par exemple la Région regroupe environ 20% de la production nationale de polymères et de composites. De ce fait, les collaborations entre le monde industriel et le monde universitaire présent sur le Domaine Scientifique de la Doua sont extrêmement développées.
 
Le marché des matériaux est guidé à l'heure actuelle par une triple exigence :
L'optimisation des procédés de mise en œuvre en favorisant
- les procédés les moins polluants et les moins consommateurs d'énergie
- les produits biodégradables ou facilement recyclables
L'optimisation des produits existants, c'est-à-dire l'amélioration de leurs performances en vue d'une application donnée. De plus en plus, un matériau doit répondre non seulement à une fonction donnée, mais à un ensemble de fonctions. On parle alors de matériaux multifonctionnels. Par exemple, un polymère utilisé pour une bouteille contenant une boisson gazeuse doit répondre à différentes exigences : légèreté, bonne résistance mécanique, imperméabilité (non seulement au liquide mais également au gaz : c'est la notion d'effet barrière), possibilité d'inscription,... en plus, bien évidemment des contraintes économiques de minimisation du prix de revient.
Le développement de matériaux nouveaux qui seront utilisés pour les technologies de demain. Par exemple, à l'heure actuelle des matériaux nanostructurés sont développés tant dans le domaine de la micro-électronique, de la photonique que dans celui de la mécanique. Les biomatériaux (ou matériaux pour la santé) sont l'objet d'une intense activité de développement, les matériaux intelligents sont introduits en aéronautique …
 
Présenter l'activité dans le domaine des matériaux est délicat quant à la classification à retenir. En effet il est possible d'effectuer plusieurs classifications :
Il est par exemple possible de classer les matériaux en fonction de leur nature chimique et des liaisons qui entrent en jeu : on parle ainsi de polymères, de métaux et de céramiques (incluant aussi bien les verres, que les matériaux pour la micro-électronique ou les matériaux de construction).
Il est également envisageable de présenter les matériaux en s'intéressant aux différentes étapes de leur vie :
- L'élaboration et la mise en œuvre (qui implique essentiellement les chercheurs du monde de la chimie et du génie des procédés),
- La caractérisation des performances des matériaux, en relation avec leurs caractéristiques microstructurales. Les physiciens, les chimistes et les mécaniciens interviennent fortement dans ce secteur.
- L'évolution de ces propriétés au cours de leur utilisation. Divers types de dégradation sont en effet observés : fatigue, corrosion, ….. Ces phénomènes d'endommagement sont suivis par des méthodes d'évaluation non destructives, pour assurer notamment l'intégrité des structures, qu'il s'agisse des bâtiments, des barrages, des avions , ….. Cette étape implique, comme la précédente, un effort tout particulier de compréhension et de modélisation des mécanismes impliqués.
- Les possibilités de recyclage.

Les matériaux sont toujours utilisés pour une fonction particulière. Il est d'usage de distinguer ainsi :
- Les matériaux de structure : un acier, un béton ou un polycarbonate sont par exemple utilisés parce qu'ils possèdent d'excellentes propriétés mécaniques recherchées pour la réalisation des structures soumises à des efforts mécaniques particulièrement importants.
- Les matériaux de fonction : le silicium est utilisé pour l'industrie de la micro-électronique car il remplit une fonction semi-conductrice importante, les terres rares sont utilisées pour réaliser des barreaux pour les lasers à solide grâce à leurs propriétés optiques.
Mais, comme indiqué ci-dessus, dans de nombreux cas pratiques, un aspect multifonctionnel est requis et on parle alors de matériaux multifonctionnels.

C'est cette dernière méthode de présentation que nous retiendrons en présentant les matériaux par classe d'applications (ou de fonctions). Puis quelques domaines émergents seront mentionnés. Pour terminer quelques applications phares serviront d'illustrations aux multiples activités que les laboratoires de recherche de la Doua exercent dans le domaine des matériaux.

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Recherche :

Le Domaine Scientifique de la Doua intervient plus particulièrement dans le domaine des matériaux de structure (alliages métalliques, polymères, céramiques techniques, matériaux composites et multimatériaux, matériaux de construction, mousses), des matériaux de fonction (matériaux pour l'optique et lasers, matériaux pour l'électronique, matériaux piézo-électriques), des matériaux multifonctionnels et multi-matériaux. Ces recherches ouvrent aussi les portes des nano-matériaux et nanotechnologies, des matériaux intelligents et des biomatériaux. Par ailleurs, les acteurs de la Doua interviennent fortement dans de nombreuses structures fédératives.


Les matériaux de structures :
1.1 : Les alliages métalliques :

Les études portant sur les métaux et alliages métalliques concernent aussi bien la genèse des microstructures lors des traitements thermomécaniques subis lors de leur élaboration ou de leur mise en œuvre que l'influence de ces microstructures sur leur propriétés d'usage.

Les recherches sont menées à la fois sur des matériaux "modèles" qui permettent d'examiner séparément l'effet des différents paramètres ou mécanismes microstructuraux (alliages à taille de grains ou à teneur en inclusions contrôlés...) et sur des matériaux industriels : aciers bas carbone pour applications emballage et automobile, aciers à roulement, fontes à graphite sphéroïdal pour constructions mécaniques, alliages d'aluminium pour l'aéronautique...

Des efforts sont consacrés au développement des techniques et méthodes spécifiques, notamment non-destructives, pour caractériser l'état ou les évolutions microstructurales et l'endommagement de ces matériaux. Parmi celles-ci, le pouvoir thermoélectrique, qui permet de suivre l'évolution des défauts cristallins, ainsi que l'imagerie tri-dimensionnelle et in situ de l'endommagement au cœur de différents matériaux sous charge à l'aide de la micro-tomographie mettant en œuvre le rayonnement X synchrotron sont des techniques particulièrement innovantes.

Parmi les thèmes traités, on peut citer notamment ceux qui visent à une meilleure compréhension et une meilleure maîtrise des mécanismes de vieillissement dans les aciers. Les applications concernent aussi bien le vieillissement avant emploi de certains aciers bas carbone pour emballage ou automobile, que le vieillissement dans les conditions d'utilisation, ainsi que les conséquences sur les propriétés et la sécurité en usage (vieillissement d'éléments de centrales nucléaires). Dans le premier cas, l'amélioration des connaissances permet d'optimiser les conditions de traitement thermique et la composition de l'acier.

Un autre domaine concerne la durabilité des matériaux sollicités de façon cyclique, pour lesquels on cherche à obtenir une prédiction toujours plus fine des durées de vie en relation avec la connaissance des mécanismes microstructuraux qui contrôlent l'endommagement. Dans ce domaine, un effort tout particulier est consacré à l'effet des sollicitations ou systèmes complexes tels que le couplage fatigue-fretting (cas des assemblage boulonnés ou rivetés), la fatigue de roulement et la fatigue des assemblages soudés.
1.2 : Les polymères :

Les matériaux étudiés englobent aussi bien les polymères de commodité que les polymères techniques et les biomatériaux, couvrant ainsi les thermoplastiques, les thermodurcissables, les matériaux composites, les multimatériaux ainsi que les biomatériaux et les polymères naturels.

Un effort particulier est réalisé dans le domaine de la synthèse, de l'élaboration et de la mise en forme de ces matériaux : procédés d'élaboration réactifs et non réactifs, chimie de polymérisation, formulation, modifications chimiques et physico-chimiques.

Un pilote de polymérisation unique en milieu universitaire a été mis en place, ainsi qu'une plateforme d'extrusion réactive-extrudeuses instrumentées-extrusion-filage et un ensemble de filage de polymères naturels.

La modification et la fonctionnalisation des surfaces sont réalisées par diverses techniques telles que le plasma ou l'irradiation par un laser excimère utilisé également pour la photo-polymérisation.

Le développement des micro et nano-composites est un des points forts de ces dernières années. La présence de renforts de taille micro ou nanométrique confèrent à ces polymères des propriétés mécaniques remarquables.

Un autre secteur en plein développement est celui des polymères fonctionnels à propriétés spécifiques dans les domaines de l'optique, de l'électronique, de la dépollution (propriétés de perméation) ou de la santé (micro-capsules, capture de molécules cibles, ingénierie tissulaire).

De nombreuses techniques d'analyses et de caractérisation des polymères sont disponibles sur le site de la Doua : plateforme d'analyse des mécanismes réactionnels (couplage analyse thermique, chromatographie en phase gazeuse, spectrométrie de masse - ATG/GC/MS couplées), propriétés mécaniques, électriques, optiques, de transport ou de surface.
1.3 : Les céramiques techniques :

Les céramiques sont les matériaux manufacturés par l'homme les plus anciens. Aujourd'hui tout le monde côtoie quotidiennement les céramiques dites traditionnelles : tuiles, briques, vaisselle, objets d'art. Hormis les matériaux réfractaires pour les garnissages des fours qui font encore actuellement l'objet de nombreuses recherches, certaines applications requièrent des matériaux durs, rigides, légers, bons isolants thermiques gardant leurs propriétés aux hautes températures, ce sont les céramiques techniques.

Il s'agit d'oxydes, de carbures, de nitrures métalliques ou de composants intermétalliques dont la structure est essentiellement polycristalline. Mais ces matériaux sont fragiles, ce qui signifie que leur résistance ultime est fortement déterminée par la présence et la taille des défauts préexistants.

Les efforts de recherche ont porté et portent toujours sur le contrôle de ces défauts et la réduction de leur taille et aussi sur le contrôle et l'augmentation de la résistance à la propagation d'une fissure, la ténacité.

Actuellement émergent les nanocéramiques où les grains sont nanométriques (taille inférieure à 100 nm). Dans ces matériaux, la proportion d'atomes aux joints de grains est très importante (> 50 %). Leur comportement est donc très différent des céramiques classiques. Ils présentent notamment des propriétés mécaniques, magnétiques, optiques et thermiques tout à fait exceptionnelles. Par exemple, on peut obtenir des matériaux très résistants à l'usure ou au fluage, par l'addition de nanoparticules qui bloquent les joints de grains.
1.4 : Les matériaux composites et les multimatériaux :

Dans de nombreux domaines d'application, il est impossible d'atteindre l'ensemble des caractéristiques exigées avec un matériau classique. On a alors recours à des matériaux composites ou à des multimatériaux résultant de l'association de plusieurs composants dont chacun apporte sa propre contribution aux performances de l'ensemble.

Par exemple, les céramiques monolithiques présentent un excellent comportement thermomécanique mais constituent des matériaux fragiles. Si on les renforce avec des fibres (carbone, carbure de silicium, alumine et dérivés), ces dernières peuvent ponter les fissures et le composite obtenu est tolérant à l'endommagement tout en conservant sa tenue en température.

La principale difficulté réside dans la conception et la réalisation d'interfaces ou d'interphases renfort-matrice alliant un bon transfert des efforts sur le renfort fibreux avec une aptitude à dévier les fissures matricielles, ce qui permet d'éviter ou de limiter les ruptures de fibres. Dans certains cas, ces interphases sont également destinées à protéger les fibres de l'oxydation par diffusion de l'oxygène le long des fissures matricielles. Dans ce but, avant leur incorporation dans la matrice, les fibres sont revêtues de dépôts mono ou multicouches par des méthodes telles que le dépôt en phase vapeur (chemical vapor deposition : CVD classique, CVD réactive, CVD pulsée, …) ou le sol-gel. Dans certains cas, on utilise également des matrices auto-cicatrisantes qui donnent par oxydation un verre qui colmate les fissures et protège les fibres et l'interface.

En ce qui concerne les multimatériaux métalliques, on signalera les pièces constituées par un alliage léger à base aluminium ou magnésium renforcé localement par un insert en acier, en fonte ou en titane. Dans de telles pièces, qui trouvent des applications dans l'industrie automobile (moteurs, transmissions, suspensions,…), les problèmes de mouillabilité et de chimie d'interface sont cruciaux en particulier en raison de la réactivité de ces métaux à haute température au stade de l'élaboration.

Signalons enfin la mise au point d'un procédé de fabrication de fibres continues de nitrure de bore dont les propriétés mécaniques, optiques et radioélectriques alliées à une bonne résistance à l'oxydation trouvent des applications principalement dans le domaine de l'armement.
1.5 : Les matériaux pour la construction :

La Doua est reconnue internationalement pour ses recherches dans ce domaine, en particulier pour le développement de bétons auto-nivellants. Ces bétons sont des bétons très fluides qui se mettent en place sous le seul effet de la gravité. Ainsi ils permettent par rapport à un béton classique de supprimer les perturbations sonores induites par les vibrations lors de la mise en place. De plus ces bétons sont de meilleure qualité grâce à un état de surface remarquable.

Un autre secteur en plein développement est celui de l'ajout de polymères aux enduits pour améliorer l'adhésion de ces produits cimentaires sur des supports variés : bétons, matériaux naturels à base de terre …

L'introduction de déchets dans les matériaux de construction constitue une solution qui permet d'une part de valoriser des résidus ultimes de recyclage (comme les résidus incombustibles de l'industrie automobile par exemple), et d'autre part d'améliorer les performances des matériaux de construction tout en diminuant leur coût.
1.6 : Les mousses :

Des recherches approfondies sont menées dans ce domaine. Qu'elles soient réalisées en polymère, en céramique ou en alliage métallique, ces mousses permettent un allégement des structures et des capacités de dissipation d'énergie intéressantes. Un effort important de modélisation de leur comportement, en particulier mécanique, est effectué pour comprendre leurs propriétés qui impliquent tout autant celles des matériaux utilisés que la structure de la mousse elle-même.


Matériaux de fonction :
2.1 : Matériaux pour l'optique et lasers :

Le Domaine Scientifique de la Doua intervient fortement dans ce domaine en développant des matériaux sous forme de monocristaux, de polycristaux, de nanocristaux et de couches minces.

Les domaines d'application visés concernent les lasers et les micro-lasers, l'optique non-linéaire (doublage de fréquence, amplificateurs optiques,…), les matériaux scintillateurs et luminophores, les guides d'onde optique actifs fibrés et planaires, les verres et nanostructures, les géomatériaux, les nanomatériaux, l'opto-électronique pour les télécommunications à très haut débit, les mémoires optiques (stockage d'informations en volume pour les systèmes informatiques)…

En ce qui concerne plus particulièrement les lasers de demain, de nombreuses applications industrielles sont envisagées : des lasers bleus qui permettront un stockage d'informations encore plus performant avec des applications nombreuses dans le domaine des télécommunications, des lasers médicaux plus efficaces, ou encore des lasers servant à détecter la pollution atmosphérique.

Une plateforme technologique a été constituée. Elle comporte de nombreux équipements de pointe tels que des ensembles de fabrication de fibres mono-cristallines par chauffage laser et " micro-pulling down ", de nanocristaux, de couches minces par sol-gel et ablation laser.

Une entreprise (FiberCryst) a été créée pour développer des fibres mono-cristallines pour l'optique.

De nombreuses techniques de spectroscopie sont également disponibles (champ proche optique, spectroscopie infrarouge et vibrationnelle, spectroscopie laser).

La construction des miroirs du projet franco-italien VIRGO utilise des techniques de pointe (salle blanche). Ce projet ambitieux a pour objectif de confirmer l'existence des ondes gravitationnelles prévues par la théorie de la relativité générale d'Einstein.

On peut également citer le projet CRYSTAL-CLEAR concernant la mise au point de nouveaux matériaux scintillateurs et de détecteurs pour la physique et la santé (collaboration La Doua - CERN).

On notera enfin la mise au point de matériaux hybrides pour la limitation optique dans lesquels les molécules actives sont des dérivés des thiacalixarènes incorporés dans une matrice oxyde élaborée par sol-gel.
2.2 : Matériaux pour l'électronique :

L'importance du développement des Matériaux pour l'Electronique est devenue capitale et stratégique actuellement avec le développement fantastique des sciences et technologies de l'information et de la communication. En effet, ces matériaux sous forme de composants et de circuits permettent la détection, la transmission et le traitement de l'information. Il faut rappeler qu'avec près de 30 000 emplois, les technologies de l'information et de la communication représentent un des plus importants secteurs d'activité de Rhône-Alpes.

Le Domaine Scientifique de la Doua intervient fortement dans les domaines suivants :

Elaboration de nouveaux matériaux semiconducteurs pour l'électronique de puissance, tels que le carbure de silicium SiC : épitaxie à partir d'une phase gazeuse et en particulier de composés organométalliques en présence d'une phase liquide (méthode vapeur-liquide-solide VLS), obtention de SiC cubique ou hexagonal à l'état de l'art mondial. et de SiC cubique sur substrats de silicium sans courbure. Des tentatives sont en cours pour obtenir des couches minces ou épaisses de SiC cubique et hexagonal sur substrats de deux pouces soit de silicium soit de SiC hexagonal ou poly cristallin.
Matériaux pour l'optoélectronique : couches minces semiconductrices de type III-V contenant en particulier de l'azote et du bore obtenues par épitaxie en phase vapeur aux organométalliques (EPVOM).
Matériaux pour la microélectronique du futur. Les prédictions de la loi de Moore exigent l'introduction de nouveaux matériaux dans les transistors MOS (Si contraint, Ge en canal et diélectriques de forte permittivité pour la grille du composant…) dans le but de remplacer le couple Si / SiO2.
Matériaux pour le Photovoltaïque du futur et les cellules solaires de 3ème génération dans le but d'augmenter le rendement de conversion et de réduire les coûts de cellules photovoltaïques Si en couche mince.
Les nanomatériaux pour l'électronique, qu'ils soient élaborés par des méthodes chimiques ou physiques.
Ce dernier domaine recouvre des études :
- Sur l'obtention et les propriétés de nanomatériaux magnétiques.
- Sur la nanophotonique dont l'objectif général est le contrôle " ultime " de l'interaction matière-rayonnement en jouant sur la dimensionnalité du système électronique (fils, boîtes quantiques, nanocristaux) ou du système photonique (cristal photonique) et dont les débouchés potentiels peuvent être les interconnexions optiques intégrées sur puce. Le développement de nanosources laser et à photon unique pour la cryptographie quantique est l'une des avancées les plus récentes du domaine. La nanophotonique est présente également à l'interface physique / biologie où les nanocristaux de semiconducteurs ou diélectriques offrent une alternative intéressante aux marqueurs fluorescents usuels en biologie.
- Sur les matériaux nanostructurés élaborés par des méthodes telles que la croissance autoorganisée, la nanomanipulation, la localisation sur surfaces nanostructurées de nanoagrégats pour des applications mémoire à un électron, nanosource à photon unique et mémoire magnétique.

On peut également citer la nanostructuration du Si poreux dont toutes les propriétés et les applications en particulier optiques et dans le domaine des biocapteurs sont loin d'avoir été toutes explorées.
2.3 : Matériaux piézo-électriques :

Ces matériaux sont susceptibles de convertir l'énergie électrique en énergie mécanique (effet direct) et vice-versa (effet indirect). Ils sont très largement utilisés dans les actionneurs, les capteurs et les transducteurs avec des applications civiles et militaires qui touchent les domaines du positionnement (micro-positionneur, optique à courbure variable), de la mesure (pression, force…), de la santé (imagerie médicale, transducteurs de traitement par ablathermie, lithotripsie….) et de la détection (sonar, hydrophone de chasse aux mines..). Associés à des électroniques de commande, ils permettent également de contrôler la vibration des structures (amélioration du confort acoustique et de la durée de vie des composants embarqués…) et de récupérer de l'énergie sur la vibration rendant les dispositifs les utilisant parfaitement autonomes.

Un des grands challenges du domaine est d'optimiser les performances des systèmes tout en diminuant la quantité de matériaux actifs dans la prise en compte du développement durable et de l'intégration. Cela passe par une recherche des matériaux les plus actifs possibles en terme de conversion, de bande passante, de sensibilité et de puissance disponible et par un design adapté des transducteurs.

A ce titre, on peut citer l'émergence des nouveaux monocristaux ferroélectriques dans la famille des relaxeurs à base de plomb qui marquent de part leurs caractéristiques une rupture technologique avec les céramiques de Zircono-titanates de Plomb, le recours au dopage des matériaux de base par différentes classes de cations et/ou d'anions et la mise en œuvre de nouvelles techniques originales sur le traitement des signaux issus des éléments piézoélectriques pour des actions de contrôle de vibration et de récupération d'énergie.

Il convient également de mettre en avant les efforts menés dans le domaine de la modélisation du comportement de ces matériaux afin d'aboutir à des modèles prédictifs de comportement macroscopique à partir de caractéristiques microscopiques. Cette thématique largement pluridisciplinaire permettrait en particulier de faciliter la recherche de nouvelles compositions encore plus performantes et de fixer les limites d'utilisation de ces mêmes matériaux en situation de conversion.


Matériaux multifonctionnels et les multimatériaux :
  Un matériau ne peut généralement à lui seul remplir toutes les fonctions requises. Par exemple pour réaliser une tôle d'automobile, il faut concilier les aspects mécaniques, la résistance à la corrosion, l'aspect esthétique …. .Pour ce faire il est nécessaire d'utiliser des éléments impliquant des matériaux très divers. Ceci nécessite de les assembler, de les souder ou de réaliser des traitements de surface.

Les problèmes de corrosion sélective, d'adhésion, de fissuration induite par l'histoire thermique sont des sujets pluridisciplinaires sur lesquels les laboratoires de recherche du pôle de la Doua consacrent de nombreux efforts. Cette activité s'accompagne du développement de logiciels de sélection des matériaux, qui à partir des caractéristiques des différents éléments de base permettent de dégager les meilleurs matériaux à retenir pour une application donnée.
 



Quelques domaines émergents :
4.1 : Les nano-matériaux et les nano-technologies :

Les nano-matériaux sont des objets qui par rapport à leurs cousins à gros grains présentent des propriétés (optiques, magnétiques, électroniques, optoélectronique ou de réactivité chimique,...) radicalement différentes. Il présentent donc non seulement un grand intérêt sur le plan fondamental, mais également des possibilités d'applications nouvelles principalement dans les domaines de la santé et des énergies de demain.

Des laboratoires du Domaine Scientifique de la Doua élaborent ces matériaux nouveaux, solides ou matière molle en utilisant les procédés physiques, chimiques et mécaniques parmi les plus performants tels que le sol-gel ou à partir d'agrégats préformés en phase gazeuse ou sous haute pression et à haute température (création d'une plateforme technologique de synthèse).

Ils obtiennent ainsi des clusters de métaux ou d'oxydes, des nanotubes de carbone, de silice ou encore de carbure de silicium ou du silicium polymorphe.

Dans les laboratoires de physique fondamentale, ces systèmes complexes donnent lieu à des modélisations et à des simulations multi-échelles allant de la simulation sur réseau aux simulations de dynamique moléculaire ab initio et analytiques.

Il est également possible de prévoir leur structure et leurs propriétés physico-chimiques (rhéologie de films minces de polymères), quantiques et électroniques (nanomètres de carbone ou de nitrure de bore).

Les laboratoires de chimie et de sciences des matériaux les assemblent pour en faire des objets à vocation appliquée : des actionneurs intelligents, des supports catalytiques plus efficaces, des sondes biologiques plus performantes, des réservoirs d'énergie de grande capacité (élaboration de nouvelles cathodes planaires à base de couches ultra-minces et de nanotubes ou de nanoperles de carbone).

Les moyens d'analyse et de caractérisation nécessaires sont également présents sur le domaine (microsonde électronique Auger-ESCA, microscope électronique en transmission à haute résolution, microscopies en champ proche à force atomique (AFM) et à effet tunnel (STM), microscope à effet de champ, microscope à projection de Fresnel, microanalyse par rétro diffusion Rutherford, interféromètre holographique, caractérisations électriques,…).
4.2 : Les matériaux intelligents :

L'idée de matériau "intelligent" est née des réflexions d'une poignée d'ingénieurs de l'aéronautique rêvant d'une voilure évolutive s'adaptant en temps réel aux conditions d'usage, signalant ses faiblesses, et permettant ainsi d'exploiter au mieux les possibilités de l'aéronef.

Dans l'esprit des précurseurs le matériau intelligent possède des "nerfs" représentés par un réseau de capteurs ou un matériau intrinsèquement sensible, des "muscles" simulés par des matériaux "actifs" et un "cerveau" ou un dispositif analysant les données fournies par le matériau sensible pour choisir la bonne réponse et modifier les caractéristiques globales.

Ce concept biomimétique ambitieux qui implique naturellement la multi-fonctionnalité s'est rapidement étendu à l'ensemble du monde technologique du biomédical au génie civil. Sur les campus Lyonnais, divers laboratoires dédiés aux matériaux ou à finalité plus mécanique se sont engagés depuis plus d'une décennie dans cette nouvelle approche en s'appuyant sur un ensemble de compétences solides dans le domaine des alliages à mémoire, des céramiques électroactives, des composites à matrice organique et renforts fibreux et de leur comportement à long terme...

Ces compétences se sont récemment étendues aux polymères électroactifs, à l'autoréparation des composites à matrice et renforts céramiques, et des actions démarrent sur les biomatériaux actifs. Le niveau du groupe Lyonnais est désormais bien reconnu en particulier dans le domaine en émergence du contrôle en continu de la "santé" des matériaux et des composants des structures technologiques complexes (avions gros porteurs, centrales nucléaires,..). Cette compétence élargie au champ plus prospectif des "muscles artificiels" a conduit récemment au lancement d'une action de recherche franco-japonaise soutenue conjointement par le CRNS et le JSPS.
4.3 : Les biomatériaux :

Un des enjeux majeurs de notre société est l'amélioration de la qualité de la vie. Celle-ci passe notamment par l'utilisation de plus en plus étendue de systèmes médicaux de plus en plus sophistiqués, destinés à pallier un système déficient dans le cadre d'une pathologie, d'un traumatisme, ou d'un vieillissement des tissus.

Les matériaux à vocation médicale, utilisés pour la réalisation d'implants ou de systèmes médicaux représentent alors un challenge pour l'avenir : accroître la qualité de vie des personnes souffrant de maladie et faire face au vieillissement de la population mondiale.

Citons comme exemple le développement des prothèses orthopédiques et vasculaires, dont l'usage, mais aussi la durée de vie se sont nettement accrus ces dernières années. On estime à plus de 20 milliards d'euros le marché des biomatériaux en 2001, avec une évaluation de l'ordre de 90 milliards en 2005. Pour exemple : le marché de la substitution osseuse est en augmentation de 40% par an ; le nombre de poses de prothèses orthopédiques en France, chaque année est de l'ordre de 200.000.

Dans ce cadre général, les thèmes abordés sur le Domaine Scientifique de la Doua sont :

Etude des matériaux pour la réalisation d'implants possédant une durée de vie accrue : cette thématique fait appel à l'étude des indicateurs de la durabilité des implants, aux relations procédé - microstructure - propriétés (mécaniques, physiques, biologiques).
Ingénierie tissulaire : réalisation de matériaux support de la culture de cellules. Un des enjeux majeurs est la compréhension des interactions entre biomolécules, cellules et matériaux. Un des thèmes de recherche actuel est l'accroissement de la bio-fonctionnalité des supports par une fonctionnalisation de surface ou l'incorporation de molécules actives.
Matériaux bio-mimétiques et/ou bio-inspirés. Les substituts osseux sont un des exemples de la nécessité d'une démarche de bio-mimétisme dans la réalisation de matériaux à vocation biomédicale. C'est par une étude approfondie de la structure osseuse, de sa composition chimique et des processus de repousse "gérés par des mécanismes physico-chimiques et cellulaires" que sont aujourd'hui développés les substituts osseux de nouvelle génération.
 
Structures fédératives :
5.1 : Fédération des Matériaux de structure :

Créée en Janvier 2000 par le CNRS, cette Fédération de recherche (FR 2145) regroupe 8 laboratoires de la Région Rhône-Alpes : le GEMMPM et le LaMCos de l'INSA de Lyon, le LTDS de l'Ecole Centrale de Lyon, PECM et LPMG de l'Ecole des Mines de Saint-Etienne, le LTPCM, le GPM2 (INPG) et le L3S (Université Joseph Fourier Grenoble 1). Les objectifs de cette fédération sont de réaliser de travaux de recherche amont sur des verrous scientifiques en science des matériaux, de coordonner la mise en place des équipements lourds, d'élaborer des programmes de recherche avec des partenaires industriels à soumettre aux instances européennes, de créer une vie scientifique sur les matériaux avec une implication nationale et internationale.
   
5.2 : Fédération des Polyméristes Lyonnais :

Reconnue par le CNRS, cette fédération regroupe des laboratoires présents sur le Domaine Scientifique de la Doua (de l'Université Claude Bernard Lyon 1 et de l'INSA de Lyon), mais aussi un laboratoire de l'Université de Savoie et un laboratoire de Saint-Etienne. Cette fédération permet de développer encore plus de collaborations et d'initiatives communes concernant la polymérisation et les polymères, afin d'optimiser l'achat et le fonctionnement des équipements lourds.
   
5.3 : CLYME (Centre lyonnais de Microscopie Electronique) :

Ce Centre regroupe des moyens lourds d'observation de la microstructure des matériaux, plus particulièrement des microscopes électroniques (à balayage, en transmission). Récemment un microscope électronique environnemental a complété l'équipement disponible.
   
5.4 : Pôle Lyonnais de nano-opto-technologies :

Ce pôle, créé dans le cadre du plan Etat-Région, a pour ambition de dynamiser et de renforcer les recherches fondamentales et appliquées menées à Lyon dans ces domaines, de transférer les résultats vers l'industrie et vers les enseignements spécialisés.
   
5.5 : Fédération Micro-nanotechnologies Rhône-Alpes (FMNT-RA) :

Créée en Mai 2002 par le CNRS, cette fédération de recherche (FR 2542) regroupe 6 laboratoires de la Région Rhône-Alpes : le LPM de l'INSA Lyon, l'IMEP, le LMGP de l'INPG, SPINTEC (CEA-CNRS), le LTM (UJF-INPG), le LEOM de l'Ecole Centrale de Lyon. Ses objectifs sont de fédérer les activités de recherche des laboratoires régionaux fortement impliqués sur le pôle MINATEC en matière de Micro-nanotechnologies. Les compétences des unités composantes offrent un large spectre allant des matériaux aux microsystèmes en passant par les technologies et les composants pour des applications en électronique, photonique et magnétisme.
   
5.6 : Structure Fédérative de Recherche "Nano-objets" :

Elle associe des laboratoires de physique de l'UCBL et de l'ENS Lyon pour le développement de l'élaboration, de la caractérisation, de l'étude des propriétés et des applications des nanomatériaux et matériaux nanostructurés.



Formation :

Formation initiale :
ESCPE Lyon, INSA de Lyon,
Université de Claude Bernard Lyon 1 (UCBL)

   
Formation Continue :
INSACAST, ESCPE FCR, Service de formation continue de l'Université Claude Bernard Lyon1 (FOCAL).
  Focus sur les principales formations :
  DUT Génie Civil (UCBL)
- Bâtiment
- Travaux publics et aménagement
  Master Sciences et Technologies, Santé (UCBL, INSA)
- mention Matériaux
- mention Mécanique, énergétique, génie civil, acoustique
  Ingéniorat (INSA Lyon)
- Sciences et Génie des Matériaux
- Génie Mécanique Conception
  Ingéniorat (ISTIL-UCBL)
- Matériaux et surfaces
  Doctorat (Ecoles Doctorales)
- Matériaux de Lyon


Entreprises :

Des entreprises de haute technologie dans le domaine des matériaux sont implantées sur le site de la Doua. L'INSA de Lyon héberge une pépinière d'entreprises innovantes : Le Centre d'Entreprises et d'Innovation (géré par INSAVALOR, filière de l'INSA de Lyon). Ce Centre, créé en 1990, s'étend à l'heure actuelle sur 8800 m2 et accueille une trentaine d'entreprises. Dans le domaine des matériaux, citons : Composite Concept, Moldflow, INSACAST (métrologie, CND).



Doua : quelques innovations et succès
Roulements à bille GEMPPM Fatigue de Roulement, prédiction de durée de vie de dispositifs (roulements à billes) collaboration avec le LaMCos, UMR CNRS-INSA
Tubes pour distribution d'eau GEMPPM Durabilité des tubes de polyéthylène pour la distribution urbaine de l'eau
Prothèses de hanche GEMPPM Prothèses céramiques : mécanismes de dégradation et optimisation de leur durabilité
Suivi des centrales nucléaires GEMPPM Pouvoir thermoélectrique : application à l'évaluation non destructive des réacteurs nucléaires.
Gyromètres, dispositifs électro-optiques et acousto-optiques. LGEF Mise au point de nouvelles formulations de monocristaux ferroélectriques à conversion électro-mécanique, acousto-optique et électro-optique géantes.
Récupération d'énergie, contrôle des coefficients de réflexion et de transmission d'ondes acoustiques et contrôle des vibrations. LGEF Association de matériaux à forte conversion et à grande stabilité et de techniques originales de traitement de la tension issue de ces matériaux.
Microcapteurs biomédicaux LPM Capteur non invasif pour monitoring de la température cérébrale chez l'homme.
Technique d'analyse SIMS LPM Amélioration de la résolution en profondeur de l'analyse SIMS.
Cellules Photovoltaïques Si LPM Nouvelles technologies pour cellules solaires photovoltaïques Si pour amélioration du rendement et du coût.
Matériaux pour la microphotonique Si LPM Démonstration d'une distribution optique de 1 à 16 sur Silicium par guide en SOI
Microélectronique LPM Procédé d'auto organisation de nanostructures et dispositifs à nanostructures.
Microcapteur LPM Utilisation de la technologie d'isolation thermique par Si poreux pour les capteurs dans l'automobile.
Fibres continues de nitrure de bore LMI Application dans le domaine de l'aérospatiale militaire. Collaboration avec EADS et création d'une Equipe de Recherche Technologique
Matériaux pour l'optique non linéaire LMI Limitation optique en collaboration avec le FOI (Ministère de la Défense suédois)
Epitaxie de couches minces de SiC sur substrats SiC, Si et SOI LMI Microélectronique et capteurs en atmosphère hostile. Collaborations avec SOITEC et NOVASIC
Pièces en alliages légers renforcées par des inserts LMI Applications dans l'industrie automobile pour suspensions, transmissions et moteurs) (collaboration avec VALFOND)
Interfaces et systèmes confinés LPMCN Collaborations avec DGA, CNES, Lafarge.
Matériaux nanostructurés, nantissements, nanotechnologies LPMCN Collaborations avec Thalès-Angénieux, SEAGATE, LETI-CEA, KODAK.
Théorie et modélisation LPMCN Collaboration avec Michelin.
Amplification optique dans les fibres LPCML Collaboration avec Alcatel.
Nouveaux scintillateurs LPCML Utilisation en imagerie médicale (collaboration avec TRIXELL).
Luminophores LPCML Collaborations avec Rhodia et Thomson).
Cristaux et verres LPCML Collaborations avec Saint-Gobain et Corning.
Mise en place d'un pilote de polycondensation LMPB/IMP Collaboration avec l'ANVAR et la société Tergal
Nanocomposites LMPB/IMP Création d'un consortium entre industriels (Atofina, Rhodia, Dow Corning, Acome, IFP, Tetrapak, Kodak, CTTM, Cebal Alcan) et universitaires pour les applications structurales et comme barrières.
Extrusion et mise en oeuvre réactive LMPB/IMP Collaboration avec Rhodia, Atofina, Multibase, Scamia, Clextral).


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