EDF
et le CETHIL se connaissaient-ils bien avant de décider de
créer un laboratoire commun ?
Dany ESCUDIE :
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Oui,
et depuis très longtemps ! Cela fait bien quinze ans que
nous sommes associés sur des projets liés à la maîtrise
de l'énergie dans les bâtiments. Les actions entreprises
ensemble sont déjà très nombreuses, souvent basées
sur des de approches numériques. Avant même de créer le
laboratoire, nous avions des idées très claires sur les
thématiques que nous pouvions développer ensemble.
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Nelly
RECROSIO :
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Les
approches de recherche d'EDF R&D et du CETHIL sont très
proches l'une de l'autre. Nos collaborations se sont traduites
par des actions multiples, comme la conception d'outils,
la réalisation d'études, l'encadrement conjoint de stagiaires…
Nous avons même recruté il y a quelques années
plusieurs ingénieurs formés au CETHIL ! |
Si les collaborations fonctionnaient
bien, pourquoi la nécessité de créer un
laboratoire commun s'est-elle faite ressentir ?
Nelly RECROSIO : L'idée est née de discussions entre
Victor Sanchez du CNRS et Pierre-Louis Viollet, Directeur des
Laboratoires à EDF R&D. La stratégie actuelle d'EDF R&D va d'ailleurs
dans ce sens, avec une volonté affichée de s'ouvrir à des partenariats
forts, surtout quand un sujet, comme l'efficacité énergétique
dans les bâtiments, représente un enjeu majeur. A titre d'information,
la consommation en énergie des bâtiments en France représente
45 % de la consommation totale et compte pour 25 % de la totalité
des émissions de gaz à effet de serre.
Dany
ESCUDIE : La formation d'un laboratoire commun est une
belle opportunité pour des équipes qui partagent déjà des
objectifs scientifiques et qui souhaitent s'engager dans de
nouveaux projets. Ce rapprochement offre un cadre formel et
une visibilité plus grande à notre collaboration.
Une quinzaine de personnes vont ainsi travailler ensemble
: huit pour le CETHIL sur la Doua à Villeurbanne et six pour
EDF aux Renardières dans la région parisienne.
Quel est l'intérêt pour vous d'une
telle entité ?
Dany
ESCUDIE : Pour nous, c'est d'abord la consolidation d'une
relation d'échanges, tant en termes de compétences
que de moyens, qui de se fait se pérennise. Le contrat
est en effet signé pour une durée de quatre
ans, renouvelable. Le laboratoire commun constitue ainsi un
vrai tremplin favorisant l'émergence de nouveaux projets
et facilitant la réponse coordonnée aux appels
d'offres nationaux et internationaux. De plus, il est important
pour nous de bénéficier d'un partenariat étroit
avec une entreprise comme EDF. Il nous ouvre en effet de nouvelles
perspectives pour résoudre les problèmes posés
par chacun des maillons de cette chaîne qui relie la
recherche académique à la mise en oeuvre de
concepts innovants.
Nelly
RECROSIO : Ce nouveau partenariat sécurise notre
travail, grâce aux savoir-faire complémentaires. Il permet
d'aborder à la fois les aspects scientifiques, techniques
et industriels des recherches que nous entreprenons conjointement.
La collaboration avec un laboratoire académique enrichit la
recherche d'EDF. Nous bénéficions des réseaux du CETHIL. C'est
ainsi que nous allons collaborer au pôle de compétitivité
EnRRDIS sur le solaire dans les bâtiments. Nous sommes également
intéressés par les contacts du CETHIL avec la Chine, très
en avance sur le rafraîchissement solaire, l'un de nos centres
d'intérêt. Nous sommes allés ensemble dans le pays, avons
rencontré les chercheurs et accueillerons bientôt des stagiaires
chinois sur le Domaine Scientifique de la Doua et aux Renardières.
Quels sont les projets engagés dans
cette aventure commune ?
Dany
ESCUDIE : Ce laboratoire permettra d'innover dans le domaine
des économies d'énergie et de réduction des émissions de gaz
à effet de serre. L'activité du laboratoire couvre en particulier
les systèmes solaires pour le chauffage, l'eau chaude et la
climatisation ; les systèmes hybrides photovoltaïque/thermique
capables de produire simultanément de la chaleur et de l'électricité
; le stockage thermique ; les solutions bioclimatiques, qui
permettent de réduire les besoins énergétiques.
Nelly RECROSIO : Notre domaine d'étude s'étend de l'intégration
des énergies renouvelables à l'optimisation globale des besoins
énergétiques. Jusqu'à présent, nous avions travaillé sur le
plan de la modélisation numérique. Aujourd'hui, nous nous
orientons vers une phase plus technologique, en envisageant
les développements possibles.
Et
concrètement ? Comment se traduit votre collaboration au sein
de ce laboratoire commun ?
Dany ESCUDIE : Par exemple, au travers de réponses
communes dans les grands programmes nationaux comme le PREBAT
de l'Agence Nationale de la Recherche. Plusieurs grands projets,
concernant les matériaux à changement de phase
ou les transferts d'humidité, proposés en commun
ont été retenus. Par ailleurs, aux ingénieurs,
chercheurs et enseignants-chercheurs, qui constituent le potentiel
du laboratoire commun, s'ajoutent des doctorants, étudiants
en Master et stagiaires. Dès à présent,
deux thèses ont été lancées, sur
le rafraîchissement solaire et les solutions bioclimatiques.
Les doctorants sont encadrés conjointement par les
deux entités. Le directeur de recherche est en effet
un enseignant-chercheur du CETHIL mais l'ingénieur
EDF associé pilote le travail du côté
industrie.
Nelly RECROSIO : Le laboratoire participera à de grands
programmes de recherche, au niveau régional, national et international.
Outre les actions déjà évoquées,
on peut ajouter les clusters mis en place par la Région Rhône-Alpes,
l'Institut National de l'Énergie Solaire en Savoie, le Programme
Energie du CNRS, la Fondation Bâtiment Énergie, dont EDF est
l'un des membres fondateurs et plusieurs programmes cadres
de la communauté européenne ou de l'Agence Internationale
de l'Énergie : de multiples projets qui nous orienteront sans
nul doute vers une meilleure maîtrise de l'énergie dans les
bâtiments.
*Le
CETHIL est une unité mixte de recherche CNRS/INSA LYON/UCBL.
Inauguration
du laboratoire commun
De gauche
à droite :
C. Goutaudier,
Vice-présidente déléguée recherche
de l'UCBL ; B. Andral, Délégué régional
du CNRS Rhône Auvergne ; D. Escudié, Directrice
du CETHIL ; P. Laréal (second plan), Adjoint au Maire
de
Lyon délégué
aux Universités et à la Recherche ; A. Storck
(premier plan), directeur de l'INSA de Lyon ; J.R. Régnier,
Délégué régional EDF Rhône-Alpes
; F. Gerbier, Présidente de la commission enseignement
supérieur et recherche du Conseil régional Rhône-Alpes
; V. Sanchez, Directeur du Département SPI du CNRS
; P.L. Viollet, Directeur des laboratoires EDF R&D ; N.
Recrosio, Chef du département SEVE, EDF R&D.
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