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VIE DES ENTREPRISES

Interview
 




La Délégation Régionale Rhône-Alpes du CETIM s'est installée en juin dernier sur le Domaine Scientifique de la Doua, dans les locaux du CETIAT. Points de vue sur une implantation réussie d'Alain SANIARD (Délégué Régional du CETIM) et de Bernard BRANDON (Directeur du Marketing et du Développement du CETIAT).
 
 
 


Quelles sont les activités du CETIM et son poids en Rhône-Alpes ?

Alain SANIARD :

  Le CETIM est le centre technique des industries mécaniques. Elles jouent un rôle majeur dans l'économie française en employant
600 000 salariés pour un chiffre d'affaires 2003 de 83,3 milliards d'euros, dont plus de 40 % à l'exportation. Ces entreprises se répartissent entre des activités de sous-traitance (construction automobile, industrie aéronautique, …), de fabrication de composants et de production d'équipements.

Le CETIM vise à leur apporter le support technologique nécessaire à l'accroissement de leur compétitivité, en assurant un rôle de transfert et développement. Cela se traduit par des services de veille technologique et la mise en place de programmes collectifs de R & D pour le compte de ses adhérents. Par ailleurs, le CETIM a développé, à l'instar du CETIAT, des activités de prestations d'études, de conseils et de formation pour les entreprises adhérentes ou non du CETIM.

Au plan national, le CETIM compte 6 800 entreprises adhérentes. La Région Rhône-Alpes est la région la plus importante avec 1 600 entreprises.

Quels ont été les critères de choix de votre implantation ?


Alain SANIARD : Dans le cadre d'un maillage du territoire, le CETIM dispose de 17 délégations régionales qui jouent le rôle d'interlocuteur de proximité avec les entreprises et avec les acteurs économiques. La venue de la Délégation Régionale Rhône-Alpes du CETIM sur le Domaine Scientifique de la Doua, et en particulier, au sein du CETIAT n'est pas anodine.

Tout d'abord, et j'y reviendrai, c'est un élément de concrétisation d'une collaboration entamée depuis quelques années avec le CETIAT, et qui s'est transformée en véritable partenariat.

Autre raison : Le Domaine Scientifique de la Doua offre de nombreuses commodités, une grande accessibilité avec le tramway et une connexion directe au réseau routier. C'était un critère de choix important, la Délégation Régionale du CETIM organisant plus de 20 formations par an. Par ailleurs, cette implantation est l'occasion de se situer sur un site à forte densité scientifique, avec à la clé des collaborations multiples.

Dans quelle mesure entretenez-vous des relations scientifiques avec les autres acteurs du domaine ?

Bernard BRANDON :

  Concernant le CETIAT, nous avons des collaborations à deux niveaux : sur le plan de la recherche, nous travaillons notamment avec le CETHIL1 sur des problèmes de cycles thermodynamiques, et avec des laboratoires de l'INSA de Lyon dans le domaine de l'acoustique et des vibrations. De plus, nous avons des actions communes pour le transfert avec INSACAST, filiale de formation continue de l'INSA, et l'ESCPE-Lyon, soit par le biais d'apports de compétences, soit par la mise en place de stages communs.


Alain SANIARD : Pour le CETIM, nous avons par exemple un laboratoire commun dénommé Transmeca avec l'INSA de Lyon et le CNRS qui intervient dans le domaine des composants de transmissions mécaniques.

Le rapprochement physique entre vos deux organismes correspond-t-il à un rapprochement stratégique ?

Bernard BRANDON : Ce rapprochement illustre une politique de synergie entre nos deux organismes, source d'un véritable partenariat.

Le CETIAT intervient pour le compte des industriels de l'aéraulique et de la thermique ; ce sont des fabricants français de matériel de chauffage, de ventilation, de conditionnement d'air, de dépoussiérage, de filtration, d'humidification de l'air et de séchage.

Depuis 3 ans, une première synergie s'est établie entre nos organismes par le biais de la mise en place d'une commission professionnelle commune dans le domaine du " Matériel frigorifique, Conditionnement d'Air et Echangeurs". Cette commission établit et gère les programmes collectifs de ce domaine. En fusionnant nos deux commissions professionnelles, nous avons obtenu un segment d'activités homogène.

Cette première synergie débouche désormais sur un projet d'envergure concernant les fluides frigorigènes. Vous le savez, les fluides frigorigènes utilisés dans de nombreux appareils de la vie quotidienne (réfrigérateur, climatisation, …) sont dans le collimateur car ils sont à l'origine de la destruction de la couche d'ozone et contribuent à l'effet de serre. La recherche est forte pour mettre en place des fluides plus respectueux de l'environnement. Après le remplacement des CFC, puis des HCFC par les HFC - ayant entraîné une réduction par 7 de l'impact sur l'effet de serre -, d'autres pistes exploratoires prometteuses sont à l'étude. Le CO2 autant surprenant que cela paraisse est une solution d'avenir.

Alain SANIARD : Effectivement, on peut être surpris car le CO2 est décrit par tous les medias comme la molécule à combattre pour limiter l'effet de serre. Or les fluides utilisés à l'heure actuelle sont 1 500 fois plus agressifs que le CO2, donc infiniment plus nocifs. Les développements technologiques sont un enjeu essentiel pour remporter ce défi économique à forte résonance environnementale. L'automobile s'est déjà emparée de ce problème dans le cadre des climatisations, les japonais ont aussi développé des produits pour des applications ponctuelles de chauffe-eau domestique.

Bernard BRANDON : On peut dire que la mise en place de cette technologie de demain s'inscrit dans un horizon de 7 à 15 ans. Le projet d'utilisation du CO2 comme fluide frigorigène regroupe les équipes du CETIM, du CETIAT, du CETHIL et du GRETH2. Dans ce cadre, une nouvelle plate-forme technologique d'aide à la mise au point et au développement industriel de produits devrait être implantée dans les locaux du CETIAT. Il s'agit de reconcevoir de A à Z des équipements où l'augmentation de pression est importante.

Ces synergies sont-elles sources d'autres développements ?

Bernard BRANDON : Oui, par exemple dans la mise en place de services communs. Nous avons désormais un centre d'appels commun qui fonctionne à Senlis. Le Service Questions Réponses prend en charge les questions des industriels avec un délai de réponse garanti. Ce partenariat permet d'élargir le panel des sujets traités.

Alain SANIARD : Dans la même optique, nous avons pour projet de mettre en place une bibliothèque technique commune au CETIAT, au CETIM et au Centre Technique du décolletage de Cluses. Ce pôle de ressources important sera situé dans les locaux du CETIAT.

Un autre aspect de développement repose sur la fédération et l'animation de différentes plate-formes technologiques en Rhône-Alpes sous l'impulsion du CETIM, ce qui permet de couvrir de nombreuses thématiques (usinage grande vitesse, laser, traitement de surface high tech, thermique, prototypage rapide, matériaux, …). Le but est de susciter l'émergence de projets de R & D innovants, avec des acteurs comme le CETIAT, le Pôle Européen de la Plasturgie, l'ENISE (Ecole Nationale d'Ingénieurs de Saint Etienne), l'ENSMSE (Ecole Nationale Supérieure des Mines de St-Etienne), le Pôle régional Optique Vision, etc.

1 : CETHIL (Centre de Thermique de Lyon - UMR CNRS 5008 INSA LYON / UCBL)

2 : GRETH (Groupement pour la recherche sur les Echangeurs Thermiques)

 

(31/01/2005)

 
 
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Directeur Marketing et Développement du CETIAT

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