|  
                   
                    Quelles 
                    sont les activités du CETIM et son poids en Rhône-Alpes ? 
                     
                     
                    Alain SANIARD :  
                     
                  
                    
                        | 
                        | 
                      Le 
                        CETIM est 
                        le centre technique des industries mécaniques. Elles jouent 
                        un rôle majeur dans l'économie française en employant 
                         
                        600 000 salariés pour un chiffre d'affaires 2003 de 83,3 
                        milliards d'euros, dont plus de 40 % à l'exportation. 
                        Ces entreprises se répartissent entre des activités de 
                        sous-traitance (construction automobile, industrie aéronautique, 
                        …), de fabrication de composants et de production d'équipements. 
                         | 
                     
                   
                   Le CETIM 
                    vise à leur apporter le support technologique nécessaire à 
                    l'accroissement de leur compétitivité, en assurant un rôle 
                    de transfert et développement. Cela se traduit par des services 
                    de veille technologique et la mise en place de programmes 
                    collectifs de R & D pour le compte de ses adhérents. Par ailleurs, 
                    le CETIM a développé, à l'instar du CETIAT, des activités 
                    de prestations d'études, de conseils et de formation pour 
                    les entreprises adhérentes ou non du CETIM.  
                     
                    Au plan national, le CETIM compte 6 800 entreprises adhérentes. 
                    La Région Rhône-Alpes est la région la plus importante avec 
                    1 600 entreprises.  
                     
                    Quels ont été les critères de choix 
                    de votre implantation ?  
                     
                    Alain SANIARD : Dans le cadre d'un maillage du territoire, 
                    le CETIM dispose de 17 délégations régionales qui jouent le 
                    rôle d'interlocuteur de proximité avec les entreprises et 
                    avec les acteurs économiques. La venue de la Délégation Régionale 
                    Rhône-Alpes du CETIM sur le Domaine Scientifique de la Doua, 
                    et en particulier, au sein du CETIAT n'est pas anodine.  
                     
                    Tout d'abord, et j'y reviendrai, c'est un élément de concrétisation 
                    d'une collaboration entamée depuis quelques années avec le 
                    CETIAT, et qui s'est transformée en véritable partenariat. 
                     
                     
                    Autre raison : Le Domaine Scientifique de la Doua offre de 
                    nombreuses commodités, une grande accessibilité avec le tramway 
                    et une connexion directe au réseau routier. C'était un critère 
                    de choix important, la Délégation Régionale du CETIM organisant 
                    plus de 20 formations par an. Par ailleurs, cette implantation 
                    est l'occasion de se situer sur un site à forte densité scientifique, 
                    avec à la clé des collaborations multiples.  
                     
                    Dans quelle mesure entretenez-vous 
                    des relations scientifiques avec les autres acteurs du domaine 
                    ?  
                     
                    Bernard BRANDON :  
                     
                  
                    
                        | 
                        | 
                      Concernant 
                        le CETIAT, 
                        nous avons des collaborations à deux niveaux : sur le 
                        plan de la recherche, nous travaillons notamment avec 
                        le CETHIL1 sur des problèmes de cycles thermodynamiques, 
                        et avec des laboratoires de l'INSA de Lyon dans le domaine 
                        de l'acoustique et des vibrations. De plus, nous avons 
                        des actions communes pour le transfert avec INSACAST, 
                        filiale de formation continue de l'INSA, et l'ESCPE-Lyon, 
                        soit par le biais d'apports de compétences, soit par la 
                        mise en place de stages communs.  | 
                     
                   
                    
                    Alain SANIARD : Pour le CETIM, nous avons par exemple 
                    un laboratoire commun dénommé Transmeca avec l'INSA de Lyon 
                    et le CNRS qui intervient dans le domaine des composants de 
                    transmissions mécaniques.  
                     
                    Le rapprochement physique entre vos 
                    deux organismes correspond-t-il à un rapprochement stratégique 
                    ?  
                     
                    Bernard BRANDON : Ce rapprochement illustre une politique 
                    de synergie entre nos deux organismes, source d'un véritable 
                    partenariat. 
                     
                    Le CETIAT intervient pour le compte des industriels de l'aéraulique 
                    et de la thermique ; ce sont des fabricants français de matériel 
                    de chauffage, de ventilation, de conditionnement d'air, de 
                    dépoussiérage, de filtration, d'humidification de l'air et 
                    de séchage.  
                     
                    Depuis 3 ans, une première synergie s'est établie entre nos 
                    organismes par le biais de la mise en place d'une commission 
                    professionnelle commune dans le domaine du " Matériel frigorifique, 
                    Conditionnement d'Air et Echangeurs". Cette commission établit 
                    et gère les programmes collectifs de ce domaine. En fusionnant 
                    nos deux commissions professionnelles, nous avons obtenu un 
                    segment d'activités homogène.  
                     
                    Cette première synergie débouche désormais sur un projet d'envergure 
                    concernant les fluides frigorigènes. Vous le savez, les fluides 
                    frigorigènes utilisés dans de nombreux appareils de la vie 
                    quotidienne (réfrigérateur, climatisation, …) sont dans le 
                    collimateur car ils sont à l'origine de la destruction de 
                    la couche d'ozone et contribuent à l'effet de serre. La recherche 
                    est forte pour mettre en place des fluides plus respectueux 
                    de l'environnement. Après le remplacement des CFC, puis des 
                    HCFC par les HFC - ayant entraîné une réduction par 7 de l'impact 
                    sur l'effet de serre -, d'autres pistes exploratoires prometteuses 
                    sont à l'étude. Le CO2 autant surprenant que cela paraisse 
                    est une solution d'avenir.  
                     
                    Alain SANIARD : Effectivement, on peut être surpris 
                    car le CO2 est décrit par tous les medias comme la molécule 
                    à combattre pour limiter l'effet de serre. Or les fluides 
                    utilisés à l'heure actuelle sont 1 500 fois plus agressifs 
                    que le CO2, donc infiniment plus nocifs. Les développements 
                    technologiques sont un enjeu essentiel pour remporter ce défi 
                    économique à forte résonance environnementale. L'automobile 
                    s'est déjà emparée de ce problème dans le cadre des climatisations, 
                    les japonais ont aussi développé des produits pour des applications 
                    ponctuelles de chauffe-eau domestique.  
                     
                    Bernard BRANDON : On peut dire que la mise en place 
                    de cette technologie de demain s'inscrit dans un horizon de 
                    7 à 15 ans. Le projet d'utilisation du CO2 comme fluide frigorigène 
                    regroupe les équipes du CETIM, du CETIAT, du CETHIL et du 
                    GRETH2. Dans ce cadre, une nouvelle plate-forme technologique 
                    d'aide à la mise au point et au développement industriel de 
                    produits devrait être implantée dans les locaux du CETIAT. 
                    Il s'agit de reconcevoir de A à Z des équipements où l'augmentation 
                    de pression est importante.  
                     
                    Ces synergies sont-elles sources 
                    d'autres développements ?  
                     
                    Bernard BRANDON : Oui, par exemple dans la mise en 
                    place de services communs. Nous avons désormais un centre 
                    d'appels commun qui fonctionne à Senlis. Le Service Questions 
                    Réponses prend en charge les questions des industriels avec 
                    un délai de réponse garanti. Ce partenariat permet d'élargir 
                    le panel des sujets traités.  
                     
                    Alain SANIARD : Dans la même optique, nous avons pour 
                    projet de mettre en place une bibliothèque technique commune 
                    au CETIAT, au CETIM et au Centre Technique du décolletage 
                    de Cluses. Ce pôle de ressources important sera situé dans 
                    les locaux du CETIAT.  
                     
                    Un autre aspect de développement repose sur la fédération 
                    et l'animation de différentes plate-formes technologiques 
                    en Rhône-Alpes sous l'impulsion du CETIM, ce qui permet de 
                    couvrir de nombreuses thématiques (usinage grande vitesse, 
                    laser, traitement de surface high tech, thermique, prototypage 
                    rapide, matériaux, …). Le but est de susciter l'émergence 
                    de projets de R & D innovants, avec des acteurs comme le CETIAT, 
                    le Pôle Européen de la Plasturgie, l'ENISE (Ecole Nationale 
                    d'Ingénieurs de Saint Etienne), l'ENSMSE (Ecole Nationale 
                    Supérieure des Mines de St-Etienne), le Pôle régional Optique 
                    Vision, etc. 
                     
                    1 : CETHIL (Centre de Thermique de Lyon 
                    - UMR CNRS 5008 INSA LYON / UCBL)  
                     
                    2 : GRETH (Groupement pour la recherche sur les Echangeurs 
                    Thermiques)  
                   |