Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Dossier :
 
RECHERCHE

Dossier
 

6ème PCRDT :
La Doua tournée vers l'Europe



L'Europe joue un rôle croissant dans le développement de la recherche en vue d'accroître la compétitivité de ses Etats membres. Pour la France, la contribution financière allouée, en l'espace d'un an et demi, dans le cadre du 6ième PCRDT) s'élève à 347,5 millions d'euros1 dont près de 30 M € pour la région Rhône-Alpes.

Des montants significatifs avec des enjeux importants en terme de développement économique pour les grands groupes et les PME/PMI. Le Domaine Scientifique de la Doua participe pleinement à la construction de l'Espace Européen de la Recherche. Point sur les premiers résultats à mi-parcours.
 
 
 


Lancé au Conseil européen de Lisbonne de mars 2000, le projet d'Espace Européen de la Recherche a établi un cadre de référence pour la recherche en Europe. Avec la mise en place du 6ème PCRDT (Programme Cadre Recherche et Développement Technologique), couvrant la période 2002 - 2006, l'Europe impulse une structuration de la recherche à plusieurs niveaux :

- Tout d'abord, elle exerce un rôle important dans la constitution de " masses critiques " de ressources, notamment dans des domaines déterminants pour la croissance comme la micro-électronique, les télécommunications, les biotechnologies ou l'aéronautique. Pour atteindre cet objectif, le 6ième PCRDT s'est doté de deux nouveaux outils : les réseaux d'excellence (REX) et les projets intégrés (PI), correspondant à 80% du budget alloué. Ils ont un effet structurant sur la recherche en Europe en aidant au développement de " pôles d'excellence européens ". Depuis le début du plan, 200 grands réseaux et projets de recherche transnationaux ont été lancés.

- Elle vise aussi à transformer les connaissances en produits et services, notamment commerciaux, et en succès économiques. Dans ce cadre, des outils ont été mis en place pour favoriser l'implication des PME avec 15% du budget réservé à ces acteurs.

- Enfin, elle joue un rôle dans la diffusion des connaissances et des résultats, en favorisant la mobilité des chercheurs au travers des bourses Marie Curie (RHM).

La Doua et l'Europe : une belle illustration de politique de site

Sur cette première phase de consultation du 6ième PCRDT, les établissements de la Doua, que ce soient l'Université Claude Bernard Lyon 1, l'INSA de Lyon, le CNRS, ou l'ESCPE Lyon, sont fortement impliqués dans le domaine des nanotechnologies, nanosciences, matériaux et procédés avec 15 contrats en cours, suivi par le domaine des sciences du vivant, génomique et biotechnologies (6 contrats en cours), et des technologies de la société de l'information (6 contrats en cours). Ils participent aussi à l'échange de connaissances au niveau européen via la mise en place de bourses Marie Curie.

Une thématique transversale, comme l'environnement, est un axe fort d'intervention que ce soit sur le plan de la catalyse, comme par exemple avec le projet intégré Topcombi pour l'amélioration des procédés dans le cadre d'un développement durable, ou encore, le projet de recherche ciblé Self Cleaning Glass qui vise à optimiser la mise en place de verres autonettoyants ; mais aussi dans le domaine de matériaux plus respectueux de l'environnement (projet Nanofire concernant les matériaux polymères résistants au feu), de la qualité thermique et environnementale des bâtiments (projet Renaissance avec une application dans le cadre du projet Lyon Confluence), de la prévention des glissements de terrains et des tremblements de terre (programme Lessloss).

En novembre 2004, 44 contrats ont été signés ou sont en phase finale de négociation pour un montant estimatif de 13,8 M € alloué par l'Europe au titre du 6ième PCRDT.

S'investir dans les réseaux d'excellence transnationaux

Sur le plan des réseaux d'excellence, Nanofun-Poly, dont la vice-coordination est assurée par l'unité mixte Ingénierie des Matériaux Polymères, rassemble 150 scientifiques dans un partenariat transdisciplinaire (chimie, physique, science des matériaux, génie chimique, nano et biotechnologies, sciences de l'environnement). Son but : devenir un point de référence européen sur les polymères multi-fonctionnels nanostructurés et matériaux composites, avec des applications industrielles attendues dans les domaines de l'électronique, des télécommunications, de l'automobile et de l'industrie spatiale, en optique, dans l'agriculture, …

Autre participation, celle au réseau Nano2life. L'objectif du réseau est de concevoir et de mettre au point des capteurs intégrés innovants, rapides et orientés vers des applications comme le diagnostic médical, des vecteurs thérapeutiques actifs, le contrôle de l'environnement et de la chaîne alimentaire pour vérifier la présence de pathogènes ou de substances toxiques. Le laboratoire Enzymes, Membranes Biologiques et Biomimétiques assure la coordination pour le CNRS en France de ce projet.

Les laboratoires de la Doua sont aussi impliqués dans les réseaux d'excellence Myores (développement musculaire et myologie), Sinano (nouveaux dispositifs micro et nanoélectronique silicium), Impulse (développement de procédés multi-échelles intégrés) et Idecat (conception intégrée de matériaux catalytiques dans le cadre d'une production durable).

Par ailleurs, l'Institut de Recherches sur la Catalyse assure la coordination nationale du projet Acenet (Applied Catalysis in Europe Network of Excellence). Cet Eranet associe 11 pays européens. Son objectif est d'établir une coopération des gouvernements, de l'industrie, des universitaires et des centres de recherche pour exploiter des technologies de la catalyse dans l'Espace Européen de la Recherche. Ces technologies visent, à long terme, une diminution de la consommation d'énergie, touchent à la production d'hydrogène, à l'exploitation de la biomasse, à la réduction de la pollution, …

Le centre de calcul de l'IN2P3 participe à Egee (Enabling Grids for E-Science in Europe). Ce programme, financé à hauteur de 31 M € sur 2 ans comme partie initiale d'un programme de 4 ans, a pour but de franchir une nouvelle étape en passant d'une grille informatique expérimentale à une grille opérationnelle 24 heures sur 24 partout en Europe. Le centre de calcul de l'IN2P3 coordonne la fédération française, et héberge une des "tours de contrôle" de la grille. Est également associé à ce programme le laboratoire CREATIS.

Des projets à forte application technologique


Les acteurs de la Doua interviennent aussi sur de nombreux programmes ciblés de R & D par le biais de projets intégrés, de Strep, ou encore d'actions de recherche horizontale à destination des PME. Ainsi le CETIAT, centre technique des industries aérauliques et thermiques, est associé au programme SHERHPA. Ce projet, sous le pilotage de l'association GRETH et de l'European Heat Pumps Association, a pour vocation de développer des pompes à chaleur pour le chauffage et/ou la production d'eau chaude sanitaire domestique, performantes et respectueuses de l'environnement. Il associe 19 PME et 10 organismes de recherche.

Dans le domaine des nanotechnologies, le laboratoire de Physique de la Matière Condensée et Nanostructures assure la coordination du programme Nanopage. Le but de ce programme est d'industrialiser une technique éprouvée en laboratoire afin de fabriquer des écrans numériques souples et tactiles de grande dimension. Ces écrans sont réalisés par assemblage de microtubes cathodiques (microCRT) déposés sur une nappe souple en polymères. Les nanotubes de carbone sont utilisés comme cathodes froides.

Le projet NanoBioSaccharides, quant à lui, regroupe des chercheurs du monde académique - dont l'unité mixte Ingénierie des Matériaux Polymères - et de l'industrie pour développer des polysaccharides " bio-inspirés ". Ces recherches devraient permettre une percée des connaissances en nanobiotechnologies, et des avancées significatives dans le domaine des matériaux biomédicaux, du drug et gene delivery, de l'ingénierie cellulaire et tissulaire.

Cellules Europe, une réponse au professionnalisme croissant

Les acteurs du Domaine Scientifique de la Doua ont structuré leurs approches pour répondre aux différents appels d'offre européens. Cellule Europe, Mission Europe, … quelque soit le terme employé, ces structures visent à simplifier l'accès à l'Europe.

Si les démarches administratives se sont beaucoup simplifiées depuis quelques années, il s'avère que la réponse aux appels d'offre européens nécessite de bien connaître les pré-requis des différents instruments du 6ième PCRDT. Ces services permettent de bénéficier d'un savoir-faire qui s'accroît au fur et à mesure du temps. Comme le précise Javier Olaiz, responsable de la cellule Europe d'Ezus-Lyon 1, " la vocation d'une cellule Europe est multiple : il s'agit d'informer les chercheurs de nos laboratoires sur les appels d'offre existants et les aider dans le montage et la gestion de ces projets, mais aussi d'être une ressource pour les entreprises à la recherche de compétences scientifiques. De plus, dans une volonté d'offrir aux scientifiques de l'Université Claude Bernard Lyon 1 plus de moyens pour assurer la coordination scientifique des projets, Ezus-Lyon 1 leur propose une structure d'assistance à la coordination administrative". Françoise Martin, Chargée de Mission Europe à l'INSA de Lyon, ajoute : "cette aide au montage et à la gestion correspond à un degré d'investissement variable selon le projet. Ainsi pour un projet d'ampleur comme Nanofun-Poly, la mission Europe de l'INSA de Lyon est fortement mobilisée pour assister le laboratoire dans l'administration du projet". Pour Jean Louis Sourrouille, responsable de la mission Europe à l'INSA, " au-delà du montage de projets européens, nos structures doivent résolument contribuer à la création d'un espace Européen de la recherche ". Nadine Brochet, Chargée d'Affaires Europe à la Délégation Régionale du CNRS, indique : "Nous avons sur Lyon une Ingénieur Projet Européen qui intervient spécifiquement sur les projets que nous avons en coordination. Ses missions sont d'assister les laboratoires du montage du projet jusqu'au lancement officiel. L'aide au montage et à la gestion des autres projets est assurée par le Service Partenariat et Valorisation de la Délégation".

Le 6ième PCRDT est, par ailleurs, victime de son succès avec un taux moyen de réussite de 20%1. Et là les stratégies sont multiples. Une des clés est assurément de concevoir l'investissement des laboratoires dans la durée.

1 source : rapport de Michel Leblanc - Mission Affaires Européennes - 9/09/2004 - bilan au 30 avril 2004

 

(31/01/2005)

 
 
Liste des principaux outils du 6ème PCRDT
Projets en cours du 6ième PCRDT - Domaine Scientifique de la Doua - novembre 2004
 
Service Partenariat et Valorisation de la Délégation Régionale du CNRS
Tél. : +33 (0)4 72 44 56 90

Cellule Europe d'Ezus-Lyon 1
Tél. : +33 (0)4 72 69 76 00

Mission Europe
de l'INSA de Lyon
Tél. : +33 (0)4 72 43 79 83