L'objectif du CEGELY ? Maîtriser la transmission et l'utilisation de l'énergie électrique ! " Notre activité porte aussi bien sur la compatibilité électromagnétique, que sur la haute tension, le contrôle-commande et le diagnostic des systèmes, l'électronique de puissance, liste Guy Clerc, responsable du site UCBL du CEGELY, ou encore les matériaux et la modélisation numérique des phénomènes électromagnétiques... ".

AMPERE ou l'énergie raisonnée

Dès 2007, en fusionnant avec le LAI de l'INSA, le laboratoire s'ouvrira au génie automatique et à ses applications. " Nous étudierons ainsi l'énergie globalement, affirme Guy Clerc. Ensemble, le CEGELY et le LAI vont former le laboratoire AMPERE (Actuators Materials Power Electronics Robotic Electromagnetism). " 2006 constitue une année de transition. Aujourd'hui, le génie électrique ne s'adresse plus seulement aux spécialistes, mais à la société en général. C'est pourquoi le CEGELY porte une attention toute particulière à un sujet sensible : les effets biologiques des champs électromagnétiques. " Nous y travaillons déjà, confie Noël Burais, responsable du thème " Interactions Champs-Systèmes ", mais dans un cadre limité à la modélisation numérique ".

Une évolution vers des sujets de société

Huit chercheurs se consacrent à ce sujet, qui concerne aussi bien les expositions aux basses et moyennes fréquences involontaires (pollution électromagnétique) que volontaires (diagnostics et traitements médicaux). " Nous étudions les effets des champs électromagnétiques générés par la distribution et l'utilisation de l'électricité sur le corps humain. Nous participons ainsi à l'établissement des réglementations internationales et à la conception de systèmes de protection, explique Noël Burais. Nous travaillons également sur un mode de traitement de certains cancers : l'hyperthermie. Il s'agit de bien doser les champs électromagnétiques pour élever légèrement la température, dans les tissus à traiter uniquement. " C'est dans le cadre de cette recherche que l'équipe veut étendre ses collaborations, notamment avec des chercheurs en cancérologie.

Des études ont déjà été réalisées pour quantifier les courants et l'échauffement (SAR) induits dans le corps humain. " La difficulté a été de développer des modèles mathématiques permettant de prendre en compte simultanément le système électrique rayonnant et le système biologique ", souligne Noël Burais. Aujourd'hui, l'équipe s'engage dans une phase d'expérimentation. Une salle dédiée à la biologie, notamment aux manipulations et caractérisations électromagnétiques à l'échelle de la cellule, est en cours d'aménagement au CEGELY.

Enfin, le laboratoire organise cette année à Lyon un colloque sur les matériaux du génie électrique (MGE 2005 les 8 et 9 décembre 2005). Outre les matériaux " classiques " (magnétiques, diélectriques, supraconducteurs, matériaux actifs…), le colloque s'ouvre aux " matériaux " biologiques ." Nous allons également nous entretenir autour des matériaux pour piles à combustibles, pour électronique de puissance…, souligne Jean-Pierre Masson, responsable et coordonnateur scientifique du colloque. Il est important pour la communauté du génie électrique de faire le point sur ces évolutions. "

Calcul 3D des courants induits dans le corps exposé au champ magnétique créé par un câble électrique (fréquence = 50 Hz). La couleur claire montre où les courants induits sont maximums, mais il n'y a pas d'échauffement.