" La diffractométrie
X permet d'étudier les relations structure-propriétés de la
matière dans les domaines de la chimie, des matériaux, de
la physique…, informe Dominique Luneau, professeur à l'Université
Lyon 1 et directeur scientifique du centre. Voilà pourquoi
plusieurs laboratoires de l'Université Claude Bernard décidaient
de créer il y a 30 ans un centre de services dédié à cette
discipline : le Centre de Diffractométrie Henri Longchambon
(CDHL). "
Initialement
consacré à la communauté scientifique lyonnaise, le centre
s'est rapidement ouvert à d'autres laboratoires, parfois hors
France, et à des industriels des polymères, des entreprises
pharmaceutiques, des sociétés d'analyse, des cimentiers… En
30 ans, plus de 50 000 échantillons ont été analysés pour
des centaines de clients. " Le centre, comme d'autres dans
les années 70, a été créé grâce à des crédits d'investissements
du ministère, explique Ruben Vera, technicien au CDHL. Dommage
que l'on ne dispose pas aujourd'hui du même soutien, car de
tels centres correspondent à un vrai besoin".
Diffraction
sur monocristal et sur poudres
L'équipe
du CDHL met à la disposition de ses " clients " ses compétences
et deux diffractomètres. Le premier étudie la structure de
monocristaux ; le second analyse des échantillons polycristallins.
" Sur la région lyonnaise, il n'y a pas d'autre équipement
dédié aux monocristaux ", estime Ruben Vera. L'atout du centre
? Il dispose de la base de données la plus complète au monde
: la Powder Diffraction File (PDF) de l'ICDD (International
Center for Diffraction Data), avec plus de 170 000 fiches
de composés.
D'ici
peu, le CDHL proposera encore plus de prestations. " Nous
avons acquis un appareil qui allie rapidité d'analyse (de
l'ordre de la minute) et performances, s'enthousiasme Erwann
Jeanneau, ingénieur de recherche de l'Université Lyon 1 et
nouveau directeur du centre. Nous pourrons désormais envisager
de déterminer des structures cristallines inconnues. C'était
impossible avant : pour étudier un échantillon, il fallait
qu'il soit enregistré dans la base PDF… ".
Une
technique encore confidentielle
Grâce
à son nouveau diffractomètre, l'équipe exploitera la méthode
de quantification de Rietveld qui nécessite des compétences
précises en matière de préparation d'échantillon, d'analyse
structurale et de traitement des résultats. " Nous possédons
cette expertise, assure Erwann Jeanneau. Mieux encore : dans
quelques mois, nous serons en mesure de proposer des études
en fonction de la température, de -196°C à +1600°C, sous atmosphère
contrôlée… ".
Outre
ses offres de service, le centre va développer des activités
de recherche avec les industriels, en s'appuyant sur les compétences
de l'équipe de cristallographie et ingénierie moléculaire
dirigée par Dominique Luneau. " C'est ainsi que nous serons
toujours à la pointe de la diffractométrie X, affirme-t-il.
Et bientôt, le CDHL intégrera le futur Institut des Sciences
Analytiques (ISA), centre à l'échelle européenne."
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