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Photocatalyse :
Nouvelles applications dans la dépollution de l'eau

La photocatalyse solaire s'impose progressivement comme une technologie alternative pour la dépollution de l'eau. Ses atouts : utiliser une ressource illimitée et non coûteuse : la lumière solaire, et pouvoir employer un photocatalyseur stable, non toxique et bon marché : le dioxyde de titane (TiO2). Point sur deux projets en cours au sein du LACE (Laboratoire d'Application de la Chimie à l'Environnement) de l'Université Claude Bernard Lyon 1.

 

La viticulture est fortement consommatrice de pesticides. Dans un souci de préservation de l'environnement, et notamment pour limiter les risques de contamination des eaux de surface et des nappes phréatiques, les pratiques viticoles ont fortement évolué.

Le rinçage des pulvérisateurs utilisés pour l'épandage des pesticides fait partie de la liste des bonnes pratiques phytosanitaires de la profession ; or un des enjeux à l'heure actuelle est de savoir traiter correctement les eaux de rinçage de ces appareils ainsi que les fonds de cuve utilisés pour les pesticides.

Détruire les pesticides contenus dans l'eau

La société Ahlstrom, leader dans la fabrication de papiers spéciaux, a noué une collaboration de recherche avec le LACE (Laboratoire d'Application de la Chimie à l'Environnement) afin de mettre au point un système de photocatalyse solaire sur papier permettant de détruire les polluants contenus dans les eaux de rinçage des pulvérisateurs.

Le système a été testé à l'échelle expérimentale sur la plate-forme solaire européenne (PSA) d'Almeria en Espagne et en grandeur nature au Domaine Louis Latour en Bourgogne.

 

Le système fonctionne à circuit fermé : les eaux de rinçage des pulvérisateurs sont progressivement "nettoyées" en descendant en cascades sur le papier supportant le photocatalyseur (TiO2). Au bout de quelques heures, les eaux sont à ce point purifiées que l'on peut les réutiliser.

Les avantages du système développé sont multiples.

L'eau est totalement réutilisable après traitement. Un travail important a été réalisé sur l'amélioration du processus de dégradation photocatalytique. Le système permet la destruction complète des polluants contenus dans les eaux de rinçage en quelques heures, avec une réutilisation possible des eaux traitées.

Le fait de fixer le photocatalyseur sur papier évite la filtration finale de la solution décontaminée pour recycler le photocatalyseur.

Utilisant la photocatalyse solaire, le système s'inscrit dans une perspective de développement durable. Il fonctionne grâce à la lumière solaire, le photocatalyseur employé, du dioxyde de titane (TiO2), est réputé pour sa non-toxicité, et le papier utilisé est entièrement biodégradable pour son utilisation en agriculture.

Aquacat : programme européen pour la purification de l'eau dans les zones semi-arides du Bassin Méditerranéen

Le LACE est, par ailleurs, coordinateur d'un programme européen qui mobilise aussi bien des acteurs suisses, espagnols, portugais, tunisiens, marocains, égyptiens que français.

Ce programme répond à une préoccupation majeure, celle de l'accès à une eau potable dans les zones "reculées" des pays en voie de développement.

Il a pour but de développer un système fonctionnant uniquement à l'énergie solaire, entièrement autonome, pour désinfecter l'eau contenant des bactéries et éliminer les pollluants organiques contenus à l'état de traces dans l'eau, et ce sans additif chimique.

Les recherches sont entreprises dans le cadre d'un accès à l'eau potable des zones rurales semi-arides du Bassin Méditerranéen. Résultats attendus fin 2005

 

 
(23/01/2004)
 
 
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LACE
(Laboratoire
d'Application à la Chimie de l'Environnement)
UMR CNRS 5634 UCB Lyon

Jean-Marie HERRMANN


jean-marie.herrmann@univ-lyon1.fr


Tél : +33 4 72 44 80 14